La recherche en Immunologie – Hématologie pédiatrique à Necker

La recherche en Immunologie – Hématologie pédiatrique à Necker

Le service Immunologie – Hématologie pédiatrique de l’hôpital Necker – Enfants malades accueille des enfants atteints de maladies du sang dont des déficiences des globules blancs : elles concernent notamment les lymphocytes. Leur système immunitaire est alors défaillant et ils risques de très graves infections. Les causes des maladies héréditaires du système immunitaire sont connues : des gènes ont muté, entraînant une déficience de la protéine correspondante, qui est impliquée dans le développement ou le fonctionnement des lymphocytes. La forme la plus grave, le « déficit immunitaire combiné sévère », due à une absence totale des lymphocytes T, conduit à la mort en quelques mois si aucun traitement n’est effectué. Les bébés atteints son donc placés dans des « bulles » de  plastique transparentes pour les protéger des agents infectieux le temps du traitement.

Depuis 40 ans, on sait soigner ces déficits immunitaires par greffe de moelle osseuse. Celle d’une personne saine est transfusée chez le malade et les lymphocytes T apparaissent en un mois. Mais donneur et receveur doivent partager les mêmes groupes tissulaires HLA pour éviter une réaction mortelle du greffon contre l’hôte. Depuis 20 ans, on sait trier les cellules de la moelle osseuse pour prévenir cette réaction. Les greffes se sont donc multipliées à partir de donneurs partiellement compatibles. Toutefois, le taux de survie n’atteint que 60 à 70%.

En 1999, les avancées en matière de thérapie génique permettent l’autogreffe. On prélève de la moelle osseuse du malade dont on garde les cellules souches. A l’aide d’un virus utilisé comme cheval de Troie, on introduit dans les cellules souches un gène sain équivalent au gène malade. En trois jours, ce gène s’intègre dans un chromosome et permet la fabrication de la protéine déficiente, restaurant ainsi le développement des lymphocytes. On réinjecte ensuite les cellules à l’enfant par voie intraveineuse. L’équipe du professeur Fischer (Hôpital Necker – Enfants malades) a été la première au monde à réussir cette autogreffe. Entre 1999 et 2002, elle en a tenté dix, et neuf ont été un succès. Mais, pour que le gène sain thérapeutique fabrique la protéine, il faut lui adjoindre un matériel, la « région régulatrice ». Or, celle-ci peut favoriser aussi l’expression d’un gène de la cellule susceptible de provoquer un cancer, ce qui est malheureusement survenu chez quatre des patients. Le traitement a donc été suspendu.

En 2008, la « région régulatrice » a été remplacé par un « promoteur », qui parvient à activer uniquement le gène sain thérapeutique, évitant ainsi les risques de cancer. Ce traitement par autogreffe a donc été repris.