[Communiqué de presse] Identification d’une nouvelle maladie génétique prédisposant aux infections chez les patients atteints de protéinose alvéolaire pulmonaire

[Communiqué de presse] Identification d’une nouvelle maladie génétique prédisposant aux infections chez les patients atteints de protéinose alvéolaire pulmonaire

Les équipes du laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, de l’Inserm, d’Université Paris Cité à l’Institut Imagine, coordonnées par le Pr Jean-Laurent Casanova et le Dr Laurent Abel, dans le cadre des travaux du Dr Anna-Lena Neehus et du Dr Jacinta Bustamente, ont mené une étude sur une maladie rare appelée protéinose alvéolaire pulmonaire et sur l’identification de marqueurs génétiques prédisposant à une infection mycobactérienne chez des patients souffrant de cette maladie.
Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication parue le 28 décembre 2023 dans la revue Cell.

La protéinose alvéolaire pulmonaire (PAP) est une maladie rare débutant dans l’enfance caractérisée par l’accumulation du surfactant, substance dérivée des alvéoles pulmonaires, riche en graisse et protéines qui tapisse l’intérieur des poumons. Chez les patients avec un diagnostic de PAP, l’élimination de ce surfactant est fortement perturbée, ce qui conduit à un mauvais échange gazeux. Un essoufflement progressif ou encore une toux sont très fréquemment observés chez ces patients.

Cette étude a inclus neuf enfants (sept filles et deux garçons, venant d’Algérie, Iran et Etats-Unis) souffrant de PAP et d’infections, notamment par les mycobactéries. Tous étaient asymptomatiques à la naissance. Les données génétiques de ces enfants ont été analysées.

Des mutations rares pathogènes ont été identifiées dans le gène CCR21 chez ces neuf patients. La production de monocytes par la moëlle osseuse n’est pas altérée et le nombre de monocytes dans le sang périphérique reste normal.

Ces travaux ont ainsi permis d’identifier une nouvelle maladie génétique prédisposant aux infections chez des enfants atteints de PAP héréditaire : le déficit en CCR2.

Ces résultats ouvrent la voie à des possibilités thérapeutiques : par greffe de moëlle osseuse, il serait possible de corriger le déficit en CCR2 chez les patients, et de rétablir ainsi la migration des monocytes notamment vers les poumons et les ganglions.

  1. La protéine CCR2, codée par le gène du même nom, transmet les signaux indispensables à la migration des monocytes du sang vers les tissus, dont le poumon. Au cours de cette migration, les monocytes deviennent des macrophages, cellules capables d’ingérer et de détruire les agents pathogènes et les « déchets » cellulaires, tels que le surfactant

Références : Anna-Lena Neehus, Brenna Carey, Marija Landekic, Patricia Panikulam, Gail Deutsch, Masato Ogishi, Carlos A. Arango-Franco, Quentin Philippot, Mohammadreza Modaresi, Iraj Mohammadzadeh, Melissa Corcini Berndt, Darawan Rinchai, Tom Le Voyer, Jérémie Rosain, Mana Momenilandi, Marta Martin-Fernandez, Taushif Khan, Jonathan Bohlen, Ji Eun Han, Alexandre Deslys, Mathilde Bernard, Tania Gajardo-Carrasco, Camille Soudée, Corentin Le Floc’h, Mélanie Migaud, Yoann Seeleuthner, Mi-Sun Jang, Eirini Nikolouli, Simin Seyedpour, Hugues Begueret, Jean-François Emile, Pierre Le Guen, Guido Tavazzi, Costanza Natalia, Julia Colombo, Federico Capra Marzani, Micol Angelini, Francesca Trespidi, Stefano Ghirardello, Nasrin Alipour, Anne Molitor, Raphael Carapito, Mohsen Mazloomrezaei, Hassan Rokni-Zadeh, Majid Changi-Ashtiani, Chantal Brouzes, Pablo Vargas, Alessandro Borghesi, Nico Lachmann, Seiamak Bahram, Bruno Crestani, Susanta Pahari, Larry S. Schlesinger, Nico Marr, Dusan Bugonovic, Stéphanie Boisson-Dupuis, Vivien Béziat, Laurent Abel, Raphael Borie, Lisa R. Young, Robin Deterding, Mohammad Shahrooei, Nima Rezaei, Nima Parvaneh, Daniel Craven, Philippe Gros, Danielle Malo, Fernando E. Sepulveda, Lawrence M. Nogee, Nathalie Aladjidi, Bruce C. Trapnell, Jean-Laurent Casanova, Jacinta Bustamante – Cell